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SVT: La dyslexie, un trouble de connectivité fonctionnelle ?

Par OLIVIER AUDRAN, publié le mercredi 30 décembre 2015 07:59 - Mis à jour le mercredi 30 décembre 2015 07:59

La dyslexie est souvent un sujet à controverses (origine neurologique ou génétique, contexte culturel du patient...)

Dans la très sérieuse revue "La recherche" n°484, on apprend que des troubles de connectivité fonctionnelle (entre neurones) seraient à l'origine de ces fameuses dys touchant 2.5 % des enfants en France (voir p 650 du rapport de l'INSERM joint à cet article).

Il faut dire que depuis de nombreuses années, pour "réparer" la dyslexie, on parlait de rééducation, sous-entendant un problème d'éducation du cerveau (c'est pour cela que la dyslexie peut être présentée comme un effet secondaire, tout comme l'hyperactivité ( lire Le don d'apprendre de Ronald Dell Davis ed. La Méridienne)). En effet, les connexions d'un cerveau se font et se défont au gré des expériences de l'individu. On parle de neuroplasticité. Les neurones modifient sans cesse leurs connexions, mais aussi migrent en fonction des besoins neurologiques de l'individu (darwinisme neuronal), si bien que les scientifiques ayant cru découvrir les gènes de la dyslexie (entre autres le fameux DCDC2 du chromosome 6 découvert par J.Gruen en 2005), n'avaient en fait que découvert les gènes codant la migration des neurones !

Dans le cas de la dyslexie, certains "manques" dans la connectique neuronale peuvent être compensés, réparés (Voir les travaux de Galaburda en pièce jointe). La dyslexie peut alors disparaître ! Il suffit de faire faire de la gymnastique aux neurones (rééducation auditive, motrice, visuelle...) plutôt que d'utiliser des remèdes miracles (d'après Frank Ramus, directeur de recherche au CNRS, « la dyslexie est un vaste marché : beaucoup de « solutions », voire des remèdes miracles, sont vendus aux parents de dyslexiques, aux orthophonistes et aux ophtalmologues […] Tous ces traitements doivent être considérés avec la plus grande prudence. Les traitements et méthodes de rééducation pour la dyslexie devraient idéalement être évalués avec autant de rigueur scientifique que les traitements médicamenteux proposés pour toute maladie. Malheureusement, les traitements non médicamenteux ne nécessitent pas d’autorisation de mise sur le marché. C’est ce vide juridique qui permet la prolifération de méthodes à l’efficacité non prouvée.)

La seule difficulté, et pas des moindres, est d'adapter sa "gymnastique" des neurones au trouble observé, et ça, c'est le rôle des orthophonistes, car des "dys", il en existe un bon nombre !

 

 

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